Il fait bon vivre ici parce que la communauté est chrétienne et vie selon les principes bibliques. Ce sont des gens qui ont été amenés ici après le tremblement de terre, le Seigneur avait un regard sur eux car c’est un havre Haïtien paisible mais cependant la vie n’est pas nécessairement facile.

Je vous répond à une question que je pense vous désirez me poser. Comment est ton adaptation là-bas? Quand on parle d’adaptation ce sont les choses difficiles, pas les faciles et il y a de très bonnes choses à vivre en Haïti qu’on ne retrouvent pas au Québec. Mais revenons à mon adaptation aux choses difficiles. Cela fait déjà un mois que nous sommes en Haïti. Vous vous souvenez je voulais vivre à l’Haïtienne, le Seigneur m’attendait au détour, cela me donne parfois beaucoup de broue dans le toupet, laver et frotter mon linge à la main dans des bassins, le rincer, le tordre, le suspendre, (Je pourrais le faire laver mais il me revient brisé ou usé et de couleur pâlie, les brassières étirées jusqu’au Québec, Mammamia!!! ça frotte fort ici, et les bobettes ??? Je dois faire un premier lavage avant de leur donner et je comprend cela, croyez moi mais à ce point je les lave moi-même. Ensuite, vivre en cohabitation avec les lézards, les gigantesques agrainés poilues mais très belles, des insectes et autres bestioles dans ma petite habitat, sans oublier les toilettes sèche à vider et à laver (job à Peter), le fait aussi de ne pas avoir les ingrédients ou les choses dont j’ai besoin pour cuisiner, il y a un dépanneur pour magasin général à 20 minutes mais on n’est jamais certain de ce qui s’y trouve, une semaine il y a du yogourt, l’autre pas de yogourt, pas de céleri etc… tomates en boîtes???,  jus 100%???, «non! pa gain sa ici yo.» (Prendre note que ce n’est pas comme cela à Port-au-Prince, la grande ville, qui est  à 1h15 de nous). Nous apprenons à vivre avec le peuple, leur manière de penser, leur culture, leur vie très simple, à perdre internet pendant 4-5 jours, ici on ne peut se dire: je voudrais manger cela ce soir, non ici à Trianon le choix est: pattes de poulet, chèvre (Kabrit), très bon et boeuf stew, pas de steak haché à Mirebalais et la prière est merci Seigneur que j’ai de la nourriture aujourd’hui peu importe ce que c’est. Voilà pour l’adaptation aux choses difficiles. Les Haïtien sont vaillants à la tâche, ils sont tôt levés et tôt couchés. Les enfants dès l’âge de sept ans ont des tâches, beaucoup de tâches en plus de l’école, j’aime voir vivre cette communauté et j’apprend d’eux des leçons d’humilité, de contentement dans les petites choses de la vie et voir le Seigneur nous rejoindre dans tout cela est magnifique.

Nous commençons donc à nous adapter à notre nouvelle manière de vivre assez rudimentaire et cela est très formateur dans la mort à soi-même. J’ai eu ma première petite crise d’adaptation, vous savez les missionnaires ont leurs faiblesses et notre force est, comme tous ces enfants, en Lui. C’est extraordinaire de voir que si, dans notre mécontentement on se retire auprès du Seigneur, les forces et l’encouragement ne tardent pas à nous recouvrir et la joie vient. Bonne nouvelle, ce midi, je mange des crêpes avec du sirop d’érable du Canada, n’est-ce pas  le Seigneur qui me fait des clins d’œil? de quoi apaiser une petite crise. Je continue à me confier en Lui et lui demander sa direction tous les jours.

Lorsque  nous sortons de notre petite communauté, dans le village, la vie est différente et non chrétienne avec du Voodou et la vie dans le monde, cependant nous vivons des choses spéciales. L’autre jour nous étions en auto sur une grosse côte ayant sur un côté un énorme précipice de la mort, l’auto étouffe et notre chauffeur a reculé dans un camion en arrière de nous, le gars du camion s’en vient vers nous en colère, je me suis dit que nous allions passé un mauvais quart d’heure de blanc, le gars commence à crier après le chauffeur Haïtien mais moi je le regarde avec douceur compatissante à sa frustration,  j’attend tranquille et je l’écoute, j’étais assise en avant, ce qui est rare, il me regarde et tout a coup le gars du camion change d’attitude et dit avec douceur à notre chauffeur, en créole: ah! tu es avec des étrangers c’est bon tu peux aller. Wow!!! Çà s’est le Seigneur qui agit!!!Amen

Notre communauté est ouvertes aux enfants du village pour venir à l’école et apprendre un enseignement chrétien ainsi qu’à notre église. Le jeune homme qui nous enseigne le créole, le lundi, mercredi et vendredi après-midi vient du village, étudie à l’école de la communauté, vient à l’église car il est né de nouveau et s’est fait baptiser il y a peu de temps, alors il aime se tenir avec la communauté. Nous avons aussi un petit terrain de soccer où les jeunes du village peuvent aussi venir jouer le vendredi, ce sport est très aimé ici en Haïti. Beaucoup de petits enfants du village  viennent à l’école, ce matin il étaient dehors et je les regardais de loin, ils dansaient et les professeurs m’ont demandé de venir danser avec eux, ce que j’ai fait. Les petits se sont tous tourner vers moi et répétaient mes gestes riaient, avaient beaucoup de plaisir et moi aussi, c’est drôle comme ils aiment toucher notre peau blanche. Cela a été un merveilleux contacte avec les enfants de l’extérieur de la communauté. Cet après-midi, vendredi, j’ai un groupe de petits de la communauté avec qui je vais faire une activité mais eux ils connaissent la Pawòle du Senyè (Parole du Seigneur) c’est à me demandé ce que je pouvais apporter de plus dans cette communauté pour faire connaitre le Seigneur. Le dimanche à 8hoo ils sont à l’école du dimanche à apprendre et réciter la Parole et à 9h00 ils sont au culte des adultes et en plus de cela avec le sourire et sans oublier les jours de semaine dans leurs classe où ils chantent encore pour Dieu. Le Seigneur me dit simplement d’être un témoignage vivant de la Pawòle, de les aimer, les motiver pour leur vie en Lui, les encourager et de les aider à voir comment précieux ils sont pour Lui et le potentiel de changer le destin de leur pays avec la grandeur et la puissance de leur Dieu. Ils leur faut saisir que c’est très beau de connaître la Parole et fondamental mais il faut la vivre et porter son fruit en gardant toujours leur communion intime avec le Grand Je Suis. Pour moi le Seigneur veut faire de cette communauté la racine d’un arbre de vie qui portera du fruit partout en Haïti, avec d’autres communautés chrétiennes évidemment avec lesquelles nous communiquerons assurément, mais moi aujourd’hui, je vous parle de celle où le Seigneur m’a emmené pour m’établir et je me sens très privilégiée d’être avec eux car je suis assurée que j’ai une mission en Lui pour l’avenir de certains de cette communauté. Je continue dans Sa présence à Lui remettre toutes mes journées et me guider. Je vous redonne des nouvelles, j’ai tellement d’anecdotes à vous raconter alors je garde cela pour une prochaine. Merci de me lire.

Marie-Jo.

Amis de la communauté au jeu de la semaine de congé

Peter à gauche en arrière du gilet rose

Moi qui jase dans l’activité du vendredi avec les tout-petits

On aime bien être ensemble et s’amuser entre filles